Self love

Problématique au combien moins superficielle qu’il n’y paraît de prime abord. L’amour de soi, donc la confiance en soi aussi. Reconnaître sa valeur, sa légitimité, s’apprécier, s’aimer, avec ses qualités et ses défauts. Sans se sous-estimer ni se sur-estimer. Affirmer la personne que l’on est dans toute sa singularité. S’accepter et se faire accepter par l’extérieur.

C’est un peu le combat d’une vie. La mienne et de beaucoup d’autres personnes. Ne plus être dans le rejet de soi constant, ne plus se trouver tous les défauts du monde, ne plus se sentir moins que la terre entière. C’est un travail intérieur difficile, encore plus lorsqu’on le fait seul. Parce que se faire aider n’est pas simple et peu coûter cher. Avoir un cercle amical et/ou familial prêt à écouter sans jugement et avec empathie n’est pas donné à tout le monde. Parce qu’à se faire rétorquer que « ce n’est pas grave », « ça passera » ou que sais je encore lorsque le petit introverti que l’on est ose ouvrir un peu la carapace fait qu’on teste une fois, deux peut-être mais pas beaucoup plus.

Alors on rumine, on rumine, seul, en vase clos dans notre tête, de façon très improductive souvent. On finit par enfouir, ne plus savoir exprimer ce que l’on ressent, dénouer ce sac de nœud de peur, de culpabilité, de tristesse, d’envie. Ce n’est pas grave de toute façon.

Ca prend du temps d’apprendre que l’on mérite aussi. Mais on mérite quoi ? Ca c’est une bonne question. Le respect déjà. Et ce respect il faut en premier lieu se l’accorder soi-même. Parce que c’est là que tout débute. C’est le premier pas d’un très long chemin qui semble ne finir jamais et ne produire que des fruits très rarement. Mais il faut le faire ce pas. Ne plus se manquer de respect à soi.

On mérite la paix. Et trouver cette paix peut passer par ne plus accepter des relations factices qui donnaient une illusion d’être entouré. Forcément, la solitude qui en découle est effrayante parce qu’on a besoin d’être entouré, de liens sociaux. Et pourtant, ces liens inadaptés peuvent être épuisants et peu valorisants. On mérite la paix et on mérite des relations qui nous nourrissent pas qui nous vident.

Parce qu’on a beaucoup à donner mais pas à n’importe qui. Et qu’en donnant on apprend si la personne en face ne fait pas que prendre. Oui, nous avons des choses à apporter. Peut-être pas au sens que le voudrait la société. Tout n’est pas vendable, mercantile, marketing. Ce n’est pas pour autant sans valeur. Dès l’instant où ce talent, ce don est identifié, il faut le cultiver.

Le respect de soi, c’est reconnaître que l’on n’est pas moins alors qu’on l’a cru durant si longtemps. On n’est pas plus non plus. On est égal. Différent et de même valeur que tout être humain. Et si on peine à reconnaître ses capacités, ses talents, il n’en reste pas moins qu’on a des choses à apporter, à la société ou aux autres êtres humains.

Souvent un peu atypiques, peut-être un peu plus sensibles que la moyenne, trouver sa place dans cette société virevoltante est difficile pour les gens comme moi. Cette société normées, où il faut correspondre à une case, être « utile ». Reconnaître sa valeur lorsqu’on ne colle pas à tout cela est difficile. Et pourtant, j’ai décidé un jour de ne plus me sentir moins. Ou en tout cas pas tous les jours. Les quelques marches gravies ne sont pas forcément acquises. Ça aussi, il faut l’accepter, ça fait parti du processus. Il y a des hauts et des bas.

S’aimer, se le montrer, se valoriser, se gâter. Ne plus avoir honte de le faire. De le dire. Je ne suis pas parfaite, je suis moi et je m’aime. Parce que de toute façon, je n’ai pas le choix, je dois me supporter jour après jour. Et si je peux évoluer, travailler sur moi afin de grandir, ma nature profonde reste la même. Je suis moi. Vous êtes vous. Et nous sommes parfaits, nous sommes assez tel que nous sommes.