Faire le deuil

Voilà, le déménagement est passé. Tout est presque rangé, une routine s’installe peu à peu. Il reste des choses à régler, des peurs à dompter. La première est celle d’avoir fait -à nouveau- une bêtise.

Parce que c’est un sacré changement d’environnement. Durant cinq ans, j’ai fait la majorité de mes déplacement en bus, j’avais même le centre ville accessible à pied. Un centre ville de ville, pas de village.

Ce qui me conforte dans mon choix est que les travaux (prévus pour au moins deux ans) rendaient ces trajets en bus et même à pied désagréables, angoissants. Et que finalement, je me sentais un peu bloquée dans mes déplacements entre les grèves, les déviations, retards, annulations subites de bus.

J’ai désormais accessible à pied un centre ville moins vivant. Fini la place de Jaude et ses magasins, ses cafés, son tram (en rade trois fois par jours). Fini la place de la Victoire et sa cathédrale, ses étudiants, …

Ici, il y a un bar, un tabac/presse, un Casino (au prix exorbitants), une boulangerie aux horaires restreintes. J’ai les commodités de la grande ville à 10 min en voiture, je le savais. C’est malgré tout un changement qui demande un temps d’adaptation.

Il y a aussi la nécessité de faire le deuil de la vie que j’avais imaginé il y a cinq ans. Et cela résonne comme un échec de devoir y renoncer. Recommencer ailleurs à zéro. Seule.

J’ai conscience qu’au delà de ma nature mélancolique, la dernière année m’a plongé dans une légère dépression que je ne sais comment soigner. Je cache tant bien que mal à mes proches, au final je n’ai personne à qui vraiment parler de mes doutes, de mes peurs. Quand je le fais à des soit disant amis, ce n’est pas pris au sérieux. Du coup, je garde pour moi, je minimise. Après tout, y’a rien de grave.

J’espère que l’avenir m’apportera des surprises agréables. J’espère trouver ma place dans cette société. J’espère sans trop espérer car l’espoir déçu fait mal.

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